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Frayères pour le brochet sur l’Oise aval

Création de deux frayères sur un bief de l’Oise.

Les rivières canalisées ont beaucoup souffert entre 1960 et 1990 : canalisation, pollutions, lutte contre les inondations. Si la qualité des eaux s’est améliorée la capacité d’accueil du milieu demeure le facteur limitant essentiel. Sur un bief de l’Oise, la création de deux frayères donne des espoirs.

Les populations piscicoles et la canalisation du cours d’eau

Les populations piscicoles, et en particulier le brochet qui est l’espèce référence des gros systèmes hydrauliques, souffrent de la canalisation du cours d’eau. Celle-ci vise deux objectifs : permettre la navigation qui s’intensifie et lutter contre les inondations, en particulier dans les zones urbaines. Les conséquences de la canalisation sont néfastes à la vie piscicole et en particulier au brochet qui se reproduit essentiellement dans les annexes hydrauliques et les zones de débordement. Quant au batillage (vagues créées par le passage des bateaux), il réduit la survie des alevins et petits poissons. Ajoutons à cela que les axes fluviaux dans les années d’après-guerre ont été industrialisés, que les villes ont vu leur population augmenter. Les rejets polluants étaient nombreux et variés. Ils sont aujourd’hui maitrisés même si rien n’est jamais parfait !

En 1981, dans la partie basse de la rivière Oise est apparu le sandre qui a amplifié le déséquilibre piscicole et a encore amputé le recrutement en brochets.

Des volontés d’amélioration de la reproduction des poissons

L’état des lieux effectué en 1995, à la fin des pollutions, montra que le facteur limitant essentiel résidait dans les difficultés de reproduction pour les brochets : frayères de surface très limitée et situées dans le cours d’eau. La fédération a fait l’inventaire des zones potentielles de reproduction, améliorant au passage certains petits rus où les brochets continuaient à pondre avec des résultats faibles, mais réels.

Et puis, la fédération a su faire admettre que lors de travaux de curage nécessaires pour la navigation, des mesures compensatoires devaient être mises en place. C’est ainsi que la frayère de Beaumont-sur-Oise a pu voir le jour, malgré les difficultés administratives. Celle-ci couvre 1,5 ha et a été installée sur une zone régulièrement inondée en hiver. Le problème est de faire coïncider la présence d’eau dans la frayère avec la reproduction du brochet (fin mars – début avril, alors que les crues sont souvent hivernales), ce qui oblige à construire un ouvrage avec clapet automatique qui maintient le niveau d’eau dans la frayère (modèle déposé par le bureau d’étude Hydrosphère) implanté entre le bras permanent et la plaine de frai. Cette dernière étant creusée en arêtes de poisson de manière à accroître la longueur de berges donc de caches.

FD95

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La production devrait atteindre 1000 fingerlings (de 4 à 8 semaines) par an, ce qui assurerait un repeuplement en brochet pour une grande partie du bief concerné.

Des résultats encourageants

Le système a été mis en place à la fin 2019 et l’Oise a connu une crue moyenne. La frayère a été inondée. Les brochets ont pu se reproduire malgré la faible couverture végétale. La fédération a procédé à la récupération et au contrôle des fingerlings produits en mai. Le confinement a fortement compliqué la tâche. Le résultat le plus probant et le plus évident est que la frayère fonctionne et devrait fonctionner quelque soit le niveau d’eau hivernal de la rivière. Bien sûr des améliorations seront apportées par la suite : la zone qui était dépourvue de végétation a été enherbée en septembre ce qui devrait améliorer les conditions de ponte et aussi apporter une alimentation plus riche pour les brochetons.

Quant à la production, elle devrait atteindre 1000 fingerlings (de 4 à 8 semaines) par an, ce qui assurerait un repeuplement en brochet pour une grande partie du bief concerné. A noter aussi que la frayère et le bras d’alimentation constituent aussi des zones de ponte pour les autres espèces (perche et cyprinidés).

FDPPMA 95

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Une autre frayère à l'Isle-Adam

Une autre frayère du même type a été installée à l’Isle-Adam, juste à l’amont du barrage, sur une zone de biodiversité voulue par la mairie sur une parcelle communale de 11 hectares qui a une vocation de biodiversité et de pédagogie. La frayère couvre 5000 m2 et fonctionne sur le même principe. Sa gestion est plus délicate en raison de la proximité de l’écluse qui provoque des variations importantes du niveau d’eau et de la nature du terrain (sablo-graveleux) différent de l’installation de Beaumont. Le bras d’alimentation remplit bien son rôle pour la ponte des autres espèces (et du brochet aussi). Des améliorations sont en cours pour maintenir le niveau d’eau suffisamment longtemps. Il est primordial que cette frayère fonctionne affirment ensemble la mairie et la fédération qui suit le fonctionnement de ces frayères, car sur une zone à vocation pédagogique on ne peut oublier les milieux aquatiques.